Jacqueline Dana

Biographie

J’étais journaliste. Entre 1966 et 1970,  j’ai suivi mon amie Mariella Righini au Nouvel Observateur,années qui m’ont profondément marquée, années initiatiques, j’étais toute jeune et je me trouvais aux côtés de journalistes extraordinaires , je garde le souvenir de mes collègues et copains : Claude Angéli, René Backmann, Caviglioli, Christiane Duparc. Je me souviens d’Hector de Galard et de son regard ironique derrière ses lunettes, du jour où il avait trouvé un titre flamboyant pour un de mes articles, je le vois encore , me tendant la feuille de papier :  « Vous direz que c’est de vous ».

Et Pierre Bénichou qui chantait dans le couloir et nous faisait déjà rire. Débutante, j’avais du mal avec mes titres, Backmann, lui aussi, m’a apporté son aide : pour un article sur la publicité si souvent débile qui accompagne la vente des lessives, il m’avait soufflé « Ceux qui font mousser la lessive »… Jean Daniel m’impressionnait, Olivier Todd m’intimidait… Je n’ai pas perdu mon temps avec eux que de choses j’ai apprises ! Et souvent, j’y pense encore.

Ensuite ? J’ai fait des enfants, pas beaucoup, deux jolis petits garçons, j’ai travaillé au Figaro, à Marie France, à Elle, à Vital, au Journal du Dimanche. Plus tard, j’ai continué à Bayard Presse, retrouvant ma rédactrice en chef de Marie France et enfin j’ai créé une rubrique que j’adorais dans une revue d’Art : « Arts Actualités Magazine », une rubrique où je traitais de tout de qui unissait la littérature et la peinture.

Mais tout au cours de ces années, j’ai travaillé en parallèle pour l’édition, d’abord des essais pour le Seuil, Robert Laffont et enfin, j’ai réalisé le rêve de ma vie : écrire un roman.

C’était aux éditions du Seuil, -( Paul Flamand y était encore )- sous la houlette de Monique Cahen, il s’appelait « Le Regard de Myriam » et depuis, je n’ai plus cessé d’écrire des romans.

Une façon d’avoir une double vie, le besoin d’échapper à la banalité du quotidien, de défier le temps et le monde. Une vie cela ne suffit pas, elle est si courte, il faut la multiplier. Raconter des histoires m’est devenu aussi indispensable que l’air que je respire. Je voudrais écrire jusqu’à mon dernier souffle.

C’est au second roman « Tota Rosa », que j’ai eu la chance d’être soutenue par le critique Jérôme Garcin qui m’a invitée dans son émission littéraire « Boite aux lettres » sur France 3.

Deux mois plus tard, je remportais le Prix RTL Grand Public. Merci Jérôme.

Depuis les années ont passé mais je n’ai pas oublié ceux qui m’ont aidée. Les romans se sont succédés avec plus ou moins de chance, selon les titres et les éditeurs. Mais c’est ça, la vie d’artiste, non ?

LA MAGIE D’UNE DOUBLE NAISSANCE

 La première fois que j’ai écrit un livre, j’attendais mon second enfant, le sujet s’était imposé: la naissance et la grossesse.

Encouragée par le journal, PARENTS , soutenue par une directrice littéraire amicale et efficace du Seuil, je me suis lancée, avec la collaboration de Sylvie Marion pour le guide psychologique, j’ai terminé « Donner la vie », couchée, car c’était la fin de ma grossesse.

Double naissance!! Le livre eut beaucoup de succès et fut traduit dans plusieurs langues. En France, il était illustré par les merveilleuses aquarelles de Colette Portal extraites de son livre « Le Premier cri »

Voici la première aquarelle qui ouvrait le livre : La rencontre de l’ovule et des spermatazoïdes.

Cette illustration m’a toujours fait rêver, tableau abstrait et mystérieux, il permet toutes les évocations : planète assaillie par de petits envahisseurs, fleur prête à s’épanouir ou s’évanouir, sphère magique, nichée dans un labyrinthe bleu… Cela peut être cosmique, c’est au fond des chairs ce petit miracle si banal : la naissance de la vie.

 

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